Aimer un caillou, ce n'est pas banal. Écrire sur un caillou, concrètement, ça se fait, mais consacrer sa plume à un caillou...
Il existe des Français qui aiment un caillou. Oui.
Un Caillou.
Ils l’appellent même « LE » Caillou.
Une pierre.
Ils l’ont même sanctifiée !
Saint-Pierre !
Je les ai même rencontrés ! Si si !
Il paraitrait même que j’ai un peu d’eux en moi. Si !
Alors je me suis attardée sur leur cas, pensez donc…
Il fallait que je trouve leur secret. Pourquoi certains pensent qu’un caillou est inerte et que d’autres s’accrochent à leur caillou comme un bernique à son rocher?
J’ai déambulé dans ses rues, ses artères, ses chemins. J’ai tenté de découvrir dans leurs mots, dans leur mode de vie ce qui était si attachant, si hypnotisant qu’il n’est même pas question de le quitter.
Bilan, j’ai découvert un caillou aimanté, des richesses oubliées de l'hexagone et dont sont dotés les habitants : le temps et le lien social.
C’est un peu comme s’ils avaient réussi à trouver le filon pour avoir plus de 24 heures dans une journée.
Quand les métropolitains passent 3 heures par jour dans les transports, ou dans leurs poubelles émotionnelles de stress, ces Français, eux, en profitent pour échanger et prendre soin des leurs ; pour cuisiner, pour peindre, pour se promener quotidiennement, pour s’émerveiller, pour vivre, tout simplement.
Ils en font une pierre précieuse qui se décline à l’infini des couleurs que l’on y trouve. Tels des rubis, saphirs, topazes, ambres, améthyste, etc. Je n’invente rien, ils ont même une pointe du Diamant.
Ah, vous voyez...
En fait, ils sont les dignes héritiers d’un trésor que pour rien au monde ils n’accepteraient qu’on n’abime ni même qu’on le salisse.
C’est ça, Saint-Pierre et Miquelon.
Autrice texte et photographies © Caroline Dujardin
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