La cérémonie de remise des Trophées de l'édition, animée par le journaliste David Abiker et le pianiste Camille Taver, a réuni plus de 600 professionnels du livre ce jeudi 7 avril 2022 à l'Odéon - Théâtre de l'Europe. 91 maisons candidates dont les Éditions Mon autre France !
Pour la deuxième année consécutive, la maison d'édition s'est portée candidate. Pas de Trophée, mais, rencontrer les professionnels du métier était un privilège. Ne voulant pas vivre cela seule, j'ai proposé à Julie, étudiante qui m'avait interviewée il y a quelques mois avec la Société des Jeunes Éditeurs, de m'accompagner. Je crois pouvoir dire que j'ai fait une heureuse.
Alors nous voilà, installées au premier balcon, à droite de la scène, sur les premiers strapontins. Vous dire que j'ai pleuré ? Non. Mais j'étais profondément émue, pensant aux auteurs sans qui personne ne serait là ce soir. Anaïs Hébrard et Isabelle Astier auraient été aux anges, nos deux autrices de la collection Théâtre.
L'annonce était faite. Nous étions là pour la nuit et nous aurions un brunch au petit matin. La malice de David et de son acolyte, roi de l'improvisation pianistique taquine, était délicieuse. Leur complicité sur scène nous a fait adorer ce moment unique. Comme disaient certains, c'était une performance car le monde de l'édition en mode public, c'est comme un gros porteur au décollage... Vous avez l'image ?
Il y avait du beau monde comme on dit et je me sentais si petite. Mais au final, je me persuadais que je n'avais pas à rougir avec mes 10 titres au catalogue depuis janvier 2020. Oui parfois on me rit au nez avec une ligne éditoriale dédiée à Saint-Pierre et Miquelon, mais au moins, je ne passe pas inaperçue quand je donne ma carte.
Mon métier d'éditrice - que j'embrasse depuis 27 mois désormais - sonnait juste.
Plusieurs sujets se sont invités sur scène : la relation auteur-éditeur que je prends comme un trésor; notre rôle de passeur, de découvreur de pépite et de talent, des gens qui osent, qui bousculent les lignes, des gens qui créent, qui subliment, qui se battent. Notre pouvoir...notre engagement, nos engagements. Comme disait Monsieur Philippe Rey sur scène : "Nous adorons être de petites maisons d'édition car c'est bien ça : ce sont les auteurs et les oeuvres qui sont grandes. Les livres sont comme des astres qui nous montrent le chemin." Je modulerai la phrase en disant que nous sommes donc des pépites maisons d'édition.
Je vais vous laisser découvrir ci-dessous le palmarès 2021. Je garde en coup de coeur, le Trophée de la création éditoriale, l'innovation numérique, de la Fabrication du livre, de la conception artistique et de l'engagement solidaire.
Palmarès 2021
Trophée de la conception artistique : Denoël, pour Le Proustographe, un livre-objet, encyclopédie visuelle exclusivement composées d'infographies, du à Nicolas Ragonneau.
Trophée de la valorisation du fonds : Seghers, pour la réédition d'une partie de son catalogue de poètes sous une forme chic et pop, résolument contemporaine.
Trophée de la création audio : L'Arche, pour la production du podcast C'est à dire, onze capsules audio de 10 à 12 minutes de théâtre.
Trophée de la création éditoriale : Les Belles Lettres, pour la collection "Les Petits Latins", ouvrages bilingues français/latin destinés au collégiens et lycéens.
Trophée de l'innovation numérique : Dargaud, pour Mâtin !, revue quotidienne de bande dessinée numérique sur Instagram.
Trophée du développement durable : Casterman, pour sa collection jeunesse "Vert Planète" qui sensibilise les enfants de 4 à 6 ans à l'écologie.
Mention spéciale développement durable : Hachette Livre, pour ses initiatives de sensiblisation à l'environnement de tous ses collaborateurs et éditeurs.
Trophée de l'engagement solidaire : Mes Mains en Or, maison associative de livres jeunesse conçus pour les enfants aveugles et malvoyants.
Trophée de la fabrication du livre : Les Grandes Personnes, éditeur de La nature au bout des doigts, album de Pénélope composé de visuels en relief, lisibles par les voyants et non-voyants.
Trophée de la communication : Kazé, pour l'affichage géant d'une créature du manga Kaiju n°8 sur l'une des tours de la BnF.
Trophée de l'adaptation audiovisuelle : Auzou pour l'adaptation en série télévisée à succès de Le Loup, série jeunesse imaginée par Orianne Lallemand et Eléonore Thuillier.
Trophée de l'initiative en librairie : Agua, pour la performance réalisée à la librairie parisienne Les Mots à la Bouche, à l'occasion de la sortie de Beau menteur, livre-coffret conceptuel du photographe Marc Martin.
Trophée de l'action territoriale : Albiana, pour ses initiatives d'éditeur en faveur de la diffusion de la langue et des savoirs en Corse.
Trophée du succès international : David Diop, premier auteur français à remporter l'International Booker Prize avec At Night All Blood is Black (Pushkin Press), traduction de son roman Frère d'âme (Seuil).
Trois Trophées particuliers ont fait l'objet d'une sélection par vote des lecteurs de Livres Hebdo :
Trophée spécial de l'éditrice de l'année : Cécile Térouanne, directrice d'Hachette Romans, du Livre de Poche jeunesse et d'Hachette Lab, pour le positionnement grand public d'Hachette.
Trophée spécial de la petite maison d'édition de l'année : Philippe Rey, pour le Goncourt de son auteur Mohamed Mbougar Sarr avec La plus secrète mémoire des hommes.
Trophée spécial de l'autrice de l'année : Djaïli Amadou Amal, pour Les impatientes (Editions Emmanuelle Collas, sept. 2020; J'ai Lu, janv. 2022)
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